PIERRUGUES Pâtissier Chocolatier Sainte Maxime

Architecture & Gourmandise

  • Date de réceptionDécembre 2011
  • Surface43m² (boutique) / 40m² (terrasse)
  • Durée des travaux8 semaines (boutique) / 2 semaines (terrasse)
  • Maîtrise d'ouvrageMme & M. Pierrugues
  • Nature de l'ouvrageRéhabilitation
  • L’activité de la pâtisserie, chocolaterie se partage entre la commercialisation de sa production de façon attendue, à travers, d’une part, l’exposition classique de sa boutique, et d’autre part, l’exploitation d’une terrasse d’une capacité de 90 places assises. La traditionnelle façade sur rue, qui a la charge et responsabilité de signifier l’activité est dans le cas présent dissimulée par un premier espace, de consommation couvert, puis d’un second ouvert. Ainsi par cette approche spatiale, le jeu habituellement indispensable de démonstration et d’originalité de la devanture est inutile.
    La terrasse dont la structure évolue de virtuel, côté littoral, à construction maçonnée à l’opposée, en passant par semi rigide et démontable est : le sujet de démonstration et d’innovation à inventer.
    En effet la grande majorité des commerces, voire la totalité, répond par l’utilisation de moyens identiques : lourds et hors propos, qui se verraient, aujourd’hui, refusés catégoriquement ou, en harmonies avec l’exigence des lois d’urbanisme, en textile de type barnum, insipide, commun… vulgaire.
    De nombreux exemples de réponses pertinentes existent néanmoins. L’architecture de toile et d’acier, de textile et de bois seraient pourtant bien à sa place dans le cas présent et offriraient l’opportunité de se démarquer de cette étendue commune. Pourquoi ne pas envisager une structure rétractable sur rails, tendant dans son déplacement des voiles étirées par des haubans terrestres qu’accompagnent un éclairage ingénieusement mis en scène, pour devenir vivantes, une sorte d’animal fantasque, phénix de chaque dressage.
    Côté ruelle urbaine, un autre scénario se dessine, plutôt conventionnel de conception et d’usage, armé d’une authentique façade, pratique, ludique et humble, pour se placer en résonance avec le public qui emprunte ce chemin de travers en coulisse du bord de mer, consommant avec désœuvrement et plaisir, les gourmandises produites par Charles Pierrugues.
    Entre ces deux histoires différentes et spatialement opposées, s’impose de hiérarchiser les exigences et obligations afin d’organiser l’exposition et la préparation des diverses commandes : implanter un monte charge et un escalier pour échanger avec l’espace de production de l’étage, offrir des commodités accessibles aux personnes à mobilité réduite, dresser l’offre avec tentation, restituer des surfaces de travail efficaces et rationnelles pour s’ouvrir sur toute la palette d’exploitation possible en adéquation avec la typologie relationnelle immédiate : consommation assise, sur place ou à emporter. Vieillissante et inadaptée aux attentes commerciales contemporaines, la réhabilitation de la pâtisserie nécessite une refonte totale de ses volumes, formes et natures pour imaginer une réponse à l’évolution actuelle et d’envisager l’avenir. Il ne sera pas pour autant oublié l’histoire, et pour cela, l’ambiance du fond sera revisitée dans sa forme et uniquement en cela, pour traverser le temps et sauver son esprit : des traces en assureront la pérennité.